mardi 21 avril 2009

Qu'est ce qui fait si peur...

Parents, c’est à vous de choisir, pas au gouvernement! Slogan de la CLÉ – Coalition pour la liberté en éducation

Comme son merveilleux slogan et son nom le mentionnent, la CLÉ se présente comme le porte-étendard de la liberté et des droits des parents. Elle est contre ‘’ l’imposition obligatoire du cours « Éthique et culture religieuse » (ÉCR) aux enfants du primaire et du secondaire dans toutes les écoles publiques et privées du Québec. ‘’

Quel choix a fait le gouvernement pour contrarier autant ces parents?
En somme, il a décidé d’enseigner la diversité, l’ouverture et la tolérance par la connaissance des autres et par la réflexion.
Mais voyons avant tout ce qui fait autant peur dans le cours d’ECR :


Le cours d’ECR porte atteinte à la liberté de conscience et de religion.
Pourtant, la liberté religieuse n’est en rien en cause ici, car le cours dont il est question n’a aucune visée confessionnelle. Il ne prend parti ni en faveur d’une religion ni contre une religion. De plus, le cours a été mis en place pour justement respecter la liberté de conscience et de religion, car autrefois ce n’était que l’enseignement religieux catholique ou protestant qui était offert. Un cours non confessionnel qui enseigne le phénomène religieux dans son ensemble, la tolérance et le dialogue, ne porte atteinte à la liberté de personne.


Les parents ne peuvent plus transmettre leurs valeurs à leur enfant.
Les parents pourront toujours enseigner les valeurs qui leur conviennent à leur enfant à la maison. S’ils ne transfèrent pas toute leur responsabilité parentale à l’école, ils auront tout à fait le temps et la liberté d’inculquer leurs valeurs à leurs enfants. De plus, il faudrait être réaliste et admettre que les parents ne seront jamais les seuls acteurs dans la socialisation de leurs enfants (comme ils semblent tant le vouloir). La télévision, l’école, les ami-e-s véhiculent des valeurs. On ne peut pas considérer les enfants comme des possessions et vouloir faire le vide autour d’eux pour être les seuls à les influencer.


La modification de l’article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne est une atteinte à nos droits fondamentaux.
L'ancien article 41 de la Charte reconnaissait aux parents le droit d'exiger que, dans les établissements d'enseignement publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, dans le cadre des programmes prévus par la loi.

Il a été modifié par :
Le droit des parents ou des personnes qui en tiennent lieu d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci [art. 41]

Après une recommandation de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, l’ancien article a été changé puisque l'enseignement religieux à l'école présentait un caractère discriminatoire. En effet, seuls les catholiques et les protestants avaient droit à l'enseignement de leur religion. Ainsi, l’école publique n’est plus dans l’obligation de dispenser l’enseignement confessionnel. Cette obligation était plutôt irréaliste et illogique, on ne peut pas prodiguer un enseignement à la carte selon les désirs des parents. Il aurait fallu pouvoir inclure des cours d’enseignements de toutes les confessions possibles (islam, judaïsme, bouddhiste, etc.) et tout le monde aurait été séparé en petit groupe. Maintenant, il y a un cours qui englobe toutes les religions pour que les connaissances de tous les enfants soient adaptées au contexte social actuel. Cette modification n’est pas une atteinte aux droits des parents, ils peuvent toujours enseigner ou faire suivre des cours religieux à leurs enfants.

Le gouvernement impose une “religion d’État” ou une idéologie d’État qui brime les droits des parents.
Il semble clair que cette prétention de religion étatique ne tient pas la route. Le cours est plutôt au contraire une démonstration de la volonté d’intégrer dans ces institutions scolaires une vision plus ouverte sur le monde. Donc, une reconnaissance de toutes les religions et un désir de les faire connaître au sein du système d’éducation, en plus de donner une base morale aux jeunes.


Les jeunes vont être confus et vont finir par perdre leur foi au contact des autres religions.
Il ne faudrait pas devenir paranoïaque et empêcher les enfants d’entrer en contact avec des croyants ou des connaissances d'autres confessions par peur qu’ils ne perdent la foi.
L’exposition des enfants à d’autres valeurs que celles des parents ne les fait pas automatiquement renier l’autorité et l’influence des parents. De plus, il faut accepter que progressivement, c'est l’enfant qui décidera pour lui. Nous façonnons les fondations de nos enfants, mais nous ne pouvons pas les bâtir au complet. Il faudrait faire également confiance aux enseignants et aux enfants, pourquoi l’enseignement des différentes religions les rendrait plus confus qu’un cours de mathématique ou d’anglais?


Ce cours n’est pas neutre.
Dans ce cas comme dans le cas de tous les autres cours, croire en la neutralité serait croire en une fable. Aucun cours n’est complètement neutre. Le cours est élaboré par un gouvernement, mis en place par des écoles et dispensé par des professeurs. Un cours est une expérience humaine qui peut difficilement prétendre à la neutralité. Un cours de science de la nature, de sciences humaines, de musique même ne peut pas être neutre. Les cours sont acceptés malgré leur neutralité flottante (obligatoire) parce qu’on croit qu’ils apprennent des éléments importants aux enfants et que ses cours représentent bien les consensus de la société sur ce qui devrait être appris. À première vue, le cours d’éthique et culture religieuse ne semble aucunement faire exception.

La majorité des parents souhaiterait le retour à l’ancien choix entre enseignements moral ou catholique.
Il semble que ce soit complètement faux puisque plus de la moitié des répondants à un sondage Léger Marketing-Le Devoir en 2008 (52 %) jugent préférable que les enfants suivent le nouveau cours d'Éthique et de culture religieuse au secondaire. De façon étonnante, les répondants qui auraient préféré que les jeunes ne soient pas exposés du tout à la religion à l'école arrivent au deuxième rang, avec 29 %. Enfin, alors que l'opposition au cours la plus médiatisée provient de lobbys de parents chrétiens, on constate que cette opinion est plutôt minoritaire: seulement 16 % des répondants au sondage auraient préféré une éducation religieuse confessionnelle.

Sources:
http://coalition-cle.org/lacle.php
http://www.cdpdj.qc.ca/fr/accueil.asp?noeud1=0&noeud2=0&cle=0
http://www.ledevoir.com/2008/09/16/205766.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire